Les 8 étapes clés pour bien prendre les pieds de votre cheval

j’arrive, je salue Hézel

1- Le bon état d’esprit : DEMANDER

Je ne vais pas PRENDRE les pieds de mon cheval mais les lui DEMANDER ! J’ai utilisé exprès cette expression que je n’aime pas pour donner du piment à mes mots!

Mon état d’esprit est toujours « la demande polie », avec un cheval qui est éduqué à répondre, car il est intéressé à ce que je fais, et car il sait que s’il ne répond pas, je vais générer une forme d’inconfort pour lui.

Je crée une relation donnant-donnant : « je suis douce et polie dans mes demandes, et tu es généreux dans tes réponses », relation qui coexiste avec mon leadership et la connexion de mon cheval.

2- Aucune gène extérieure

 

Pas de gène: sol plat et dégagé, environnement favorable… bonnes conditions réunies

Cela est évident et naturel dans la grande majorité des cas et je le vérifie inconsciemment, mais dans certaines situations de stress ou d’urgence, il m’est arrivé de demander les pieds alors que les « conditions extérieures » gênaient mon cheval pour répondre à ma demande, et devant son « manque d’empressement », j’ai été obligée d’analyser la situation :

  • le sol est inconfortable : cailloux, branches, sol glissant… (en course d’endurance, mon cheval avait une pomme de pin coincée dans une lacune, alors je voulais vite régler le problème et repartir…et je me suis précipitée dans ma demande du pied alors qu’il avait un autre pied sur des cailloux instables…)

  • un cheval dominant est à coté du mien et peut vouloir le chasser : à moi d’exprimer ma dominance et de mettre « en sécurité » mon cheval à qui je vais demander les pieds en éloignant l’autre cheval ,

  • le reste du troupeau s’en va… et plein d’autres situations de ce genre ! à moi de m’adapter pour annuler les gènes extérieures.

 

3- Mon cheval est en équilibre

Cette vérification aussi est évidente avec l’expérience et devient inconsciente, mais j’y reviens parfois quand un cheval ne me répond pas, surtout chez les poulains qui manquent d’expérience pour donner les pieds.

La position d’équilibre idéale est le cheval au carré, les quatre sabots posés dessinant un rectangle.

Je vois que l’antérieur que je veux demander est mal placé, Hezel a beaucoup de poids dessus

Et même, si vous avez un peu de pente, placer le membre que vous aller demander plus « en haut », comme ça le poids du cheval va plutôt « en bas » et allège le membre que vous demandez. Cela soulage particulièrement les vieux chevaux qui ont des raideurs, ou les chevaux qui souffrent (dos, membre blessé…).

4- Il transfère du poids sur le membre opposé

Le cheval habitué à donner les pieds le fait naturellement. Mais pour aider un cheval qui apprend, je fais cette demande à part : j’appuie mes doigts sur l’épaule et je demande le transfert du poids sur le membre opposé (il faut évidemment que le cheval connaisse déjà la notion de « céder à la pression » des doigts, et « déplacer les épaules et les hanches à la pression »).

j’ai demandé à Hezel de déplacer ses épaules pour mettre son poids sur l’autre antérieur

Si mon cheval ne me comprend pas bien, pour les antérieurs, je peux aussi lui demander de déplacer sa tête à l’opposé de moi, normalement, il allège alors le membre face à vous.

5- Faire ma demande

Après la demande précédente de transfert de poids, j’enchaîne tout de suite avec la demande de donner le pied : pour ma part, mes doigts glissent depuis l’épaule (ou la cuisse) et descendent en caressant les poils jusqu’aux tendons, que je « pince » délicatement si mon cheval n’a pas déjà levé le pied ! (mes chevaux sont des purs sangs, leur nature est plutôt sensible et réactive)

je demande le pied: d’abord je glisse ma main le long de l’épaule et du bras…

 

… puis je glisse ma main sur les tendons

 

6- Mettre de l’inconfort si pas de réponse

Si mon cheval ne réagit pas, je vérifie d’abord sa connexion : est-il attentif à moi ? Si ce n’est pas le cas, je le rappelle avec un claquement de langue.

S’il est connecté et qu’il ne répond pas à ma demande polie, je mets un peu d’inconfort dans ma demande, graduellement :

  • j’augmente le pincement de mes doigts sur les tendons,

  • je grattouille le creux du paturon, qui est sensible

  • je marche avec le bord de ma chaussure souple sur la couronne

A ce stade, mon cheval doit avoir levé son pied. Si ce n’est pas le cas, il faut revenir aux fondamentaux : établir son leadership, et/ou demander l’attention de son cheval (la connexion) plus fermement.

7- Tenir le pied confortablement pour le cheval

Mon cheval a obtempéré et m’a donné son pied, à moi de lui rendre les choses confortables maintenant : en me plaçant correctement et confortablement pour moi et pour lui, je lui soutiens totalement son pied et le bas de son membre (plus lourd pour les postérieurs, c’est normal) pour qu’il sache à quoi s’en tenir et se décontracter le haut du membre . Par contre, personnellement, je n’accepte aucun appui du cheval sur moi… mon dos est assez sollicité comme ça !

Hezel est bien en équilibre sur ses jambes, je la tiens confortablement: nous sommes bien!

8- Rendre et remercier !

Lorsque j’ai fini ce que j’ai à faire sur le sabot de mon cheval, je le lui rends : « à toi de reprendre ton pied », sans le lâcher par surprise !

Puis, c’est l’autre point fondamental avec le n°1, je remercie absolument mon cheval de m’avoir répondu ! Par un geste, et surtout par une intention de remerciement. J’entretiens ainsi mon leadership bienveillant en donnant du positif et du confort.

je suis contente d’elle, je la félicite sincèrement !

En respectant ces 8 étapes-clés, de plus en plus automatiquement au fur et à mesure de votre pratique, votre cheval vous donnera les pieds généreusement.

NB : je ne considère ici que les chevaux déjà éduqués. L’éducation de base du poulain et la rééducation de chevaux adultes n’est pas le thème de ce document, et font l’objet d’autres cours.