Je plante un noyer dans le parc de mon cheval… pour ne plus donner de vermifuge chimique !

Ce n’est pas pour avoir des noix, même si j’adore ça et mes chevaux aussi ! L’idée est d’avoir une plante à pâturer qui m’aide à remplacer les vermifuges.

 

Paturer des plantes riches en tanins

Ma recherche continuelle d’une automédication naturelle de mes chevaux grâce à leur accès, libre et continu, à des plantes les plus variées possible, et ma localisation géographique près de Grenoble, ont fait qu’il y a des noyers dans beaucoup de mes parcs.

Bashdan avec Feina… près des noyers de Cordéac

J’en ai été rapidement ravie, au début de ma carrière d’éleveuse, en constatant que mes chevaux consommaient les noix et aussi les feuilles de noyer à certains moments de l’année. Et aujourd’hui, en m’étant formée en phytothérapie et en participant à un groupe de travail sur de nouvelles techniques pastorales, je les favorise en mettant systématiquement mes clôtures derrière les noyers pour les intégrer dans les parcs, et en permettant leur implantation quand je suis « chez moi »: protéger un jeune plant d’un pâturage excessif tant qu’il est vulnérable, et installer des plants s’il n’y en a pas.

un de mes troupeaux au col Accarias: les noyers font partie du parc de derrière…mais c’est pour vous illustrer!

Pour « lutter contre » les parasites internes, ou en le disant plus écologiquement, pour favoriser un bon équilibre parasitaire du système digestif de mes chevaux, je cherche à ce qu’ils aient accès à des plantes riches en tanins, à action vermifuge: noyer, chêne, châtaignier… afin qu’ils les pâturent (fruits mais surtout feuilles) lorsqu’ils en ressentent le besoin.

Et c’est dernièrement, en voyant mes chevaux manger goulûment des feuilles de noyer en arrivant dans un nouveau parc, que j’ai eu envie d’écrire cet article et vous faire partager cette technique qui s’inclue dans ma démarche générale de Pension Originelle, c’est à dire d’élever mes chevaux au plus près de ce que pouvait être le mode de vie ancestral du Cheval Originel.

photo empruntée sur le net…il faut que j’en trouve une de mes Akhal Teke en train de manger les feuilles de noyer!

Si mes chevaux se sont précipités sur les feuilles de noyer, c’est qu’ils en manquaient et donc que leur précédant parc ne leur fournissait pas (assez) de plantes à tanins, à action vermifuge (…à moins que ce soit pour une autre qualité de la feuille de noyer…) et que j’avais à enrichir la diversité floristique de chacun de mes parcs avec de telle s plantes.

Installer des noyers dans mes parcs

Si vous plantez un jeune arbre, pensez bien à le protéger les premières années d’un pâturage excessif qui lui serait fatal. Vos chevaux peuvent en prélever quelques feuilles, quelques bourgeons terminaux aussi pour favoriser une ramification et des rejets (on ne cherche pas un arbre haut avec un grand fût… mais plutôt un port buissonnant pour avoir plus de feuilles).

Dès que les branches principales sont assez hautes pour échapper à la dent des chevaux, elles sont sauvées d’affaire, les chevaux pâtureront les branches à leur portée mais l’arbre continuera à se développer par ses plus hautes branches.

J’ai aussi l’expérience de chevaux qui mangeaient l’écorce des jeunes noyers et jeunes chênes, alors protégez-la aussi par un haut grillage.

Mais si vous n’avez pas de noyer, si vous n’êtes pas « chez vous » et ne pouvez pas planter d’arbre dans vos parcs, alors vous pouvez « récolter » des branches et les proposer à vos chevaux pour compenser la pauvreté floristique de vos parcs.

 

Apprendre à votre cheval à écouter son instinct

Vous pouvez rencontrer une dernière -première- difficulté, c’est le « handicap » de votre cheval à « écouter son instinct » et à s’auto-médicamenter ! C’est évidemment le cas de nombreux chevaux qui n’ont connu que le box, les paddocks, ou les parcs uniquement composés d’herbe, ils n’ont jamais appris à « s’écouter », à chercher des plantes différentes selon leur besoins, alors à vous de leur en proposer progressivement et de leur faire confiance dans leur re-découverte de leur instinct !

Attention tout de même à la toxicité de ces plantes si elles sont consommées de manière excessive! Si votre cheval débute dans son automédication, surveillez-le… et stoppez le s’il se goinfre!

 

A vous d’écrire! Exprimez-vous! Même juste un mot!

Avez-vous appris quelque chose ? Avez-vous aimé? Avez-vous d’autres expériences à ce sujet à nous partager? D’autres plantes vermifuges à conseiller?